Akiko Hirai

明子 飛来

1970

Une réinterprétation vivante de la tradition

Un parcours singulier

Née à Shizuoka, au Japon, elle a d’abord étudié la psychologie cognitive à l’Aichi Gakuin University au Japon avant de venir à Londres à la fin des années 1990. Elle s’est tournée vers la céramique après avoir découvert à la British Museum les célèbres « moon jars » coréennes, qui l’ont profondément inspirée. Par la suite, elle a étudié à l’Université de Westminster (diplôme obtenu en 2001) puis à la prestigieuse Central Saint Martins (diplômée en 2003).
Après ses études, elle s’est installée dans l’atelier du Chocolate Factory à Hackney, à Londres, où elle utilise notamment des fours à gaz pour ses cuissons — essentiels à la création des couleurs et textures uniques de ses pièces. À partir de cette source, elle bâtit une œuvre qui accueille les traces du temps comme des forces vitales : craquelures, dépôts de cendres, irrégularités – tout devient signe d’existence profonde.

Texture et contraste : la matière révélée

L’artiste travaille une argile sombre, dense, sur laquelle elle pose des multiples couches d’engobe, de cendres de bois, de glaçures – parfois riches en potassium ou en minéraux – créant des effets visuels et tactiles très expressifs. Le contraste entre la rugosité de l’argile et l’apparence lisse ou crémeuse de la surface créé un voile ambigu : une beauté manifeste mais jamais figée.

L’imperfection comme équilibre

Au lieu de jouer la symétrie parfaite, Hirai préfère casser, écraser légèrement le bord des jarres : ces failles invitent le spectateur à « achever l’objet dans son imagination », comme un écho à la philosophie japonaise selon laquelle l’objet n’existe pas seul, mais en relation avec son environnement et celui qui le regarde.
Akiko Hirai revendique les notions de wabi sabi (la beauté de l’impermanence et de l’imperfection) tout en préférant le terme japonais getemono (littéralement “objet de seconde
main”, “non raffiné”) pour désamorcer une connotation négative. Elle voit ses jarres comme porteurs de marques de vie – “sales”, “brisés” en apparence, mais profondément sincères.

Une puissance émotionnelle contenue dans la matière

Les jarres de Hirai évoquent un paysage géologique, presque volcanique – des surfaces épaissies, craquelées, fortement contrastées visuellement. Elles sont pleines de ce que certains décrivent comme une « énergie de surface », à mi-chemin entre le fragile et le spectaculaire.

Présence dans les collections permanentes des musées

  • Victoria & Albert Museum, Londres, Royaume-Uni
  • Fitzwilliam Museum, Cambridge, Royaume-Uni
  • National Museum of Ireland, Dublin, Irlande
  • Westerwald Ceramic Museum, Höhr-Grenzhausen, Allemagne
  • Everson Museum of Art, Syracuse, USA
  • The Hepworth Wakefield, Wakefield, Royaume-Uni

Distinctions

2019 : Finaliste du renommé Loewe Craft Prize.

Akiko Hirai
Akiko Hirai